jeudi 27 décembre 2012

LES TABLETTES




De : Massif

Laisse tomber, ils sont tous en vacances.
Raconte nous ce que tu as eu à Noël !


De : Jack

Je sais bien qu'ils sont tous en vacances. Ils vont quand même bien regarder leurs mails un de ces 4 et avoir pitié d'un pauvre travailleur.
J'ai eu :
- des chemises
- des chocolats
- de l'argent pour compléter mon iPad
Et toi ?


De : Massif

Des bds
Un livre
Un CD
Des chocolats


De : AK47

Moi j'ai eu une tablette Galaxy 2.
J'espère que Le Colonel en a eu une aussi.


De : Le Colonel
 
Les tablettes, dans la société, c'est devenu comme les enfants. T'en as ou t'en as pas. Et tu peux pas comprendre la situation des uns et des autres.

Et puis dans un groupe d'amis de 5 ou 6, au bout d'un moment, chacun finit par avoir une tablette. Parce que c'est le bon moment. Et tu en as toujours un ou deux qui n'en a pas. Par choix ou qui n'arrive pas à en avoir.
"Alors, vous, c'est pour quand ?". 30/35 ans, toujours pas de tablette. Tu subis la pression. Rengaine chez tes amis, ta famille.

A une soirée, tu n'es pas encore arrivé. Et tout le monde parle de toi. "Ouiii, Le Colonel, alors, toujours pas ? Aïe... C'est quoi le problème. Pourtant, tout semble aller bien non ? Comment ils le vivent avec Emilie ? C'est elle le problème ? Ou lui qui peut pas ?"
Et puis tu arrives. Les gens, gênés, arrêtent leur conversation, affichent des sourires de complaisance...
Et puis tout le monde parle de sa tablette respective "Alors, ta tablette, ça se passe bien ? Oui écoute, elle a fait sa petite mise à jour ce matin, non, on est vraiment content, fier d'elle". "Quelle chance ! Nous, pas moyen ! Et c'est pas faute d'essayer ! On a pris des mesures draconiennes depuis cet été mais c'est compliqué, elle a du mal. Mais ça va venir. On a jamais vu une tablette de 2 ans sans mise à jour".

Au retour, dans la voiture, un silence s'impose. Le couple tergiverse. L'un, vraiment tenté depuis des mois, se tourne vers l'autre. Mais... "NON ! Nous ne sommes pas prêt, tu le sais. On a encore trop de choses à faire, voyager, faire le tour du monde... C'est pas pour nous. Regarde comme ils ont l'air débordé, semblant avoir des boulets aux pieds, tout ne tourne plus qu'autour d'elles... Non, très peu pour nous ! On est libre nous !" "Ouais c'est vrai tu as raison".

Il faut être sur la même longueur d'onde dans un couple face aux tablettes. Ou alors, que le couple soit fort quant à la difficulté d'avoir une tablette, ça peut être long et peut-être ne jamais aboutir. C'est dans de telles situations qu'on se rend compte que l'amour est plus fort que tout. 

lundi 9 juillet 2012

LE MARIAGE





De : Le Colonel
 
Salut les jeunes,

Bon week-end ?

Je sais que Jack a bossé samedi, c'est bien, tu iras loin. Et que les frangins ont mis 2 jours a monter un placard. C'est moins bien.

En ce qui me concerne, je suis allé à un mariage à Amiens samedi.
Vous connaissez mon aversion pour les mariages. Bon. Et bien celui-là n'a pas dérogé à la règle.
D'autant plus que je ne connaissais personne. Sauf un couple, avec lequel nous avons fait la route.
Je ne dis pas que c'est le mariage en tant que tel qui m'a fait chier, non, Je serais même contraint de dire qu'il était "bien", que c'était "joli", "émouvant", que les mariés étaient "beaux", que la robe de la mariée était "belle" et que le marié, ben..." que t'es beau dans ton costume !". Voilà. Oui, parce qu'en soit, c'est vrai.
Faudrait que j'écrive un petite truc sur le mariage un jour.
Mais en fait, ce qui me saoule dans les mariages, entre autre, c'est que ça me jette à la gueule mon incompétence sociale, sociable.
Je savais EXACTEMENT commet ça allait se passer. Et cela s'est passé exactement comme je le savais à l'avance.
Je connaissais un couple. Potes des mariés.
Bon, il s'agit d'un couple de "copains", pas d'amis, faut pas déconner non plus. Enfin Emilie est plus copine avec la nana que moi avec le gars. On s'entend bien mais on va pas discuter des heures sur tel ou tel sujet. Bref.
Lui est un grand et bel avocat, cultivé, intelligent et pour autant "super cool", drôle, détendu du slip... Il était à l'enterrement de vie de garçon du marié à la différence de moi alors que j'étais quand même invité.
Ce couple ne connaissait pas grand monde non plus sauf que, me suis-je dit, l’enterrement de vie de garçon a du créer des liens. Surtout que JF, l'avocat, sait créer les liens, naturellement.
Bref, je me suis senti exclu, jamais à l'aise, y a pas un mec qui m'a causé. Mais ça, je peux le comprendre, c'est comme d'hab. Ca doit être marqué sur ma gueule.
Et ils étaient tous beau, cool, avec des "supers" postes à la Société Générale (j'ai rien pigé de ce qu'ils font mais c'est classe visiblement et ça paie), bien dans leurs pompes, des nanas hyper canons, ça va fumer dehors à la cool, ça rigole « ah ah ah ah ah ah », de temps en temps je tente une incruste, je fais « ah ah ah ah ah » avec mon verre à la main pour faire le mec cool mais sans succès, je me vois dans la glace et je me dis "pov’ type".
 Et puis tout ce petit monde ça fait des films pour les mariés, ça montre que ça a de la vie sociale, plein de potes, ça fait plein de trucs, ça va boire des verres en sortant du boulot dans pleins de troquets parisiens où ça connaît le patron, ça a des cheveux, c'est drôle et détendu, ça fait du sport entre 12h et 14h, ça a transformé le monde du travail en un endroit merveilleux où on gagne du pognon mais en plus on se fait plein de potes, c'est vraiment merveilleux.
Puis tu as un gars qui visiblement ne connaît personne lui non plus ou pas trop. Tu te dis que chouette, tu n'es pas tout seul... Puis le gars en question finit la soirée en s'étant fait comme potes tous les autres potes du marié super cool et beaux, et sans qu'il ait fait d'effort visiblement, tout naturellement, limite s'ils vont pas partir ensemble aux prochaines vacances pendant lesquelles ils vont louer une villa en Sardaigne. Ah l'enculé.
Et toi, tu finis la soirée comme tu l'as commencée. Tu es arrivé en parlant à 2 personnes et tu repars en faisant un bilan : tu as parlé avec 2 personnes. Bon tu as bien tenté une petite percée en demandant à un ou deux gars : "Alors comment vous avez connu le marié ?" et "Tu bosses où ?". Les mecs ont répondu. Il y a même eu un échange de faux rires du genre "ah ah ah ah". Durée de la discussion : le temps pour moi de faire 1 km en courant soit environ 5 minutes. Et puis voilà. Ca retombe comme un soufflet. J'ai prononcé en tout et pour tout 2 phrases avec 2 mecs que je ne connaissais pas :
1 / J'ai rencontré Marc à l'enterrement de vie de garçon de JF
2 / Non, je ne bosse pas à la Société Générale mais j'ai bien l'impression qu'il y a un au moins un représentant à chaque table... « ah ah ah ah »
Une seul personne m'a posé une question que voici :
"Encore un peu de pain Monsieur ?". C'était un des serveurs.
J'ai bien essayé de faire le con en faisant des photos devant l'installation. Mais bon. Rien de concluant.
Y avait un gars à ma table qui s'appelait François-Louis. "Un mec super sympa" comme dirait JF. Je ne sais pas, j'ai pas parlé avec lui et il ne m'a pas adressé la parole. Par contre, encore un énième mec idéal. Dimanche midi, alors que nous nous tapions la route pour rentrer, lui et sa femme mangeaient des huîtres au Touquet. Si c'est pas merveilleux.

J'étais la représentation prolétaire asociale.

Ah vraiment, je kiffe les mariages. Il faudrait absolument que j'écrive quelque chose là dessus. J'ai trop de truc à raconter dans ce mail.

mercredi 18 janvier 2012

KIKI



De : Le Colonel


Mes voisins du dessus s'appellent Kiki et Francis.

Francis a des cheveux mi-longs derrière, des baguouses plaquées or, des tshirts sans manches et un yorkshire qui s'appelle Schoumi.

Kiki, elle, doit avoir 50 piges mais c'est comme avec les chinetocs, impossible de lui filer un âge précis. Elle fait très attention à elle, fine de corps, met des jupettes bien courtes mais se maquille à la truelle. C'est horrible. Par contre elle est très gentille.

Tout le monde l'appelle Kiki mais elle se nomme Christine.

Emilie la connaissait un peu d'avant car c'est une amie de la nourrice de Noël et Liam.
Du coup, la fameuse Kiki avait déjà croisé Noël plusieurs fois mais moi, j'en savais rien et surtout, je ne savais pas à l'époque qu'on l'appelait Kiki.

Emilie m'avait juste dit qu'une amie de la nourrice allait habiter au dessus.

Bref.
Un jour, alors que je ne l'avais jamais vu de ma vie et qu'elle venait fraîchement d'emménager, je la croise dans la cage d'escalier. Elle avait son clébard dans les bras. J'étais avec Noël. Elle fonce vers nous en disant "Coucou Noël ! Ca va mon petit Noël ? Tu dis bonjour à Kiki ?"

Évidemment, moi, pour faire le sympa je dis "Alors Noël, dis coucou à Kiki...". Sauf que pour moi, Kiki, c'est un nom de clébard. Et je me mets à gratter la tête du chien avec Noël en disant "Coucou Kiki, coucou Kiki"

Puis on se casse.

Le soir, je raconte a Emilie qu'on a croisé la "nouvelle voisine dans les escaliers avec son chien Kiki". Elle me dit "Kiki c'est elle. Son chien c'est Schoumi".
Putain la méga honte. Je me suis revu en train de gratter la tête du chien en disant "coucou Kiki" sous les yeux de la vraie Kiki.

Elle ne m'en a jamais voulu je crois. Elle continue de me parler. De temps en temps...
Et quand je vois son chier, j'appuie bien sur "Coucou SCHOUMI".