mardi 26 mai 2009

L'accouchement


De : Jean-Pierre

Je me casse Tabatha est déjà à la clinique, le travail commence, putain je viens de me chier dessus…
Tchouss

De : Mamie

File vite !!!!
Putain ! Putain ! Putain !
Tiens nous informés !!!!

De : Le Président

C’est vrai ?
Bravo l’ami.
On est avec toi !

De : Le Colonel

Je viens de lui laisser un message. De toute manière, on ne l'aura que par répondeur interposé pendant les 4 prochains jours.
En tous cas, voilà une bonne nouvelle ! Tout va bien se passer j'en suis certain...

De : Jean-Pierre

Bon, je viens de rentrer à la maison et je suis bien mort. Certainement les nerfs qui lâchent.
Tout s'est bien passé, Tabatha comme d'hab a grave assuré, elle n'a même pas poussé un cri de plainte ou un gémissement de douleur et elle a expulsé l'objet identifié en peu de temps.

Moi pour ma part, j'ai rempli mon contrat : ne pas tomber dans les pommes, arriver à l'heure et couper le cordon... D'ailleurs, on aurait dit une chippo pas cuite.

Voila, j'avais bien envie de chialer quand Tabatha poussait car je me sentais comme une grosse bouse à coté, ne servant à rien, alors qu'elle endossait avec perfection son rôle de maman.

Le plus beau jour de ma vie ? Ouais, faudrait peut être pas déconné non plus. Limite je me serai pris une murge après avec les potos, ouais mais là, c'est sympa mais sans plus. Tu stresses, tu bouffes pas, tu restes 3 plombes debout, tu sers à rien, mais c'est vrai qu'après tu sers ta fille dans tes bras, c'est autre chose. Un sentiment de possession, de devoir accompli, un soulagement, une petite bouille toute fripée qui te regarde... Ouais c'est pas mal... En fait, je vais devoir prendre un peu de recul pour le moment, je ne réalise pas encore tout à fait.

Le bébé: Lorina, 47cm, 2.750kg, bien constituée, à priori pas trop de séquelles genre la tête de Diskor (de Jayce et les Conquérants de la Lumière), ou tronche de biais. Donc petit gabarit. Par contre, quand mes parents ou les infirmières me disent : "Oh qu'elle est mignonne", j'ai beau prendre du recul, j'ai l'impression qu'ils se foutent de ma gueule. Et sa mère est d'accord avec moi, nous ne sommes pas en présence d'un beau bébé, elle a une tête pas aimable, mais un regard plein d'amour qui me fait craquer. Elle a le pif de sa mère, les cheveux de son père (quand il avait 3 ans), pour le moment elle est blanche comme un cul, mais avec un bon coup de cirage, j'aurai une vraie petite Beyonce.

Bon voila en résumé, je suis comme sa mère, gueze. Je crois que je vais bien dormir. Demain je vais tafer le matin et vous tiendrai plus au courant.

Merci pour tous vos messages d'attention, je ferai circuler une enveloppe pour que je puisse lui ouvrir un compte d'épargne chez le Président.

Bisous

De : Jean-Pierre

Ca va faire 1 heure que je rattrape mon retard dans la lecture de mes mails, je culpabilise à mort, j'ai d'autres trucs à faire.

Ce matin pour la 1ère fois de ma vie, j'ai changé une couche... Putain, ma fille m'a gâté. C'était pas un coup pour du beurre. Quand sur l'emballage des couches, il te mette pour 2-5 kg, je croyais qu'il s'agissait du poids du bébé, en fait non. Là c'était le poids de la merde... Y en avait de partout, de la liquide, visqueuse et odorante. Je me souviens encore d'un con qui m'avait dit "tu verras, le caca de ta fille, il sentira bon", bah si ça lui fait plaisir, je lui mets de coté, il s'en fera un parfum d'ambiance...

Voila, je lui ai aussi filé le biberon. Le BIB comme on dit quand on est dans le coup.
C'est mignon, elle chiale pas trop sauf quand elle est à poil, contrairement à son père qui adore se trimbaler le sexe à l'air.

Par contre, elle mange pas des masses. Dès que Tabatha la pose sur le sein, elle s'endort direct et ne tète pas... ça en devient ennuyeux. Mes petites chéries devraient sortir Gromanche... Tabatha en a marre, mais elle préfère rester une journée de + pour se familiariser un peu plus avec sa fille. C'est pas si simple que ça en a l'air...

Bon, à bientôt…

vendredi 22 mai 2009

Le pet


De : Le Colonel

Oh merde, je suis un peu gêné là...
Tranquilou assis dans mon fauteuil, les fesses bien enfoncées dans la mousse et l'envie de lâcher une perlouse me prenant, je me suis dit : "vas-y, lâche ta caisse, personne n'entendra rien et l'odeur va partir dans les profondeurs de la mousse."
Là dessus, en pleine confiance donc, je contrôle mon sphincter afin d'empêcher tout bruit, et je lâche une belle perlouse qui doit bien mettre 2 bonnes secondes à s'échapper entièrement.
Seulement voilà, si j'ai réussi à contrôler tout bruit intempestif, je n'ai en aucun cas eu le contrôle de l'odeur. Et j'ai donc vite été surpris moi-même par une odeur relativement forte, ou tout du moins pas assez discrète pour n'être identifiée que par moi.
Mais trop tard, le mal est fait, le monstre est lâché.
Gêné, je regarde ma collègue pour voir si elle n'a pas grillé mon lâchage de perlouse. Bien évidemment, je la joue naturel, genre "c'est pas moi".
Bref, rien à signaler mais je suis certain qu'elle m'a grillé.
Bon, maintenant, va falloir que j'aille faire caca. Et comme nous ne sommes que 4, je vais encore me faire griller (au vu de ce que je viens de lâcher, je vais pourrir les toilettes).

mardi 12 mai 2009

Le héros


De : Le Colonel

Comme tous les matins, 8h18 à Brétigny, je monte dans le premier wagon du train me menant à Dourdan.
Comme tous les matins, au fur et à mesure des gares qui passent, le train se vide et, comme tous les matins, à partir de la gare d'Egly, nous ne sommes plus qu'une demi-douzaine dans le wagon. Toujours les mêmes.
Sur le trajet, à la gare de Breuillet, nous ramassons un certain nombre de collégiens, assez nombreux, qui ne restent que le temps de faire 3 arrêts. Une vingtaine environ monte dans mon wagon. Comme d'habitude, comme il est d'usage chez ces jeunes gens de cet âge issu de familles CSP un peu au dessus de la moyenne, ça chahute gentiment, ça rigole bêtement, c'est idiot. Bref, ça m'amuse beaucoup de les observer ces jeunes débiles en plein âge bête.
Si à leur âge nous aimions nous installer au fond du bus, à la place des "cool", eux montent s'installer à l'étage dans le wagon, pour les plus "cooool" d'entre eux (Les plus cool = Les plus merdeux). Le reste de la troupe s'était massée en fond de wagon, après les portes, laissant la partie inférieure pour nous, les adultes, les grands qui lisent le journal.Perdu dans mes pensées, je suis subitement tiré de mes songes par une odeur de brûler. Depuis que mon appart a connu les flammes pendant que j'étais installé tranquillement sur mes toilettes, je suis devenu une alarme incendie hors normes. Cette expérience a traumatisé et affûté mon odorat. Je te détecte un toast qui crame dans un grille-pain à 10 km à la ronde, j'hurle "Au feu, les femmes et les enfants d'abord", je déboule dans la cuisine que je passe entièrement à l'extincteur du sol au plafond.
Donc, je suis tiré de mes songes par cet odeur de brûler. Après un bref coup d’œil à l'extérieur pour m'assurer qu'il ne s'agit pas d'une odeur externe, je comprends vite que l'odeur vient de l'intérieur et qu'il y a une couille dans le potage.
En quelques secondes un voile de fumée et une odeur plus forte envahissent le wagon. Alors que les autres passagers se contentent de se boucher le nez en disant que "ça pue", je décide de passer à l'action.
Installé au fond du wagon, je tourne la tête et voit une quinzaine de collégiens regarder vers l'étage supérieur en disant "oh la la mais ils sont fous !". Une petite voyant que j'avais capté qu'il se passait quelque chose m'appela au secours par le regard.
Ni une ni deux, je bondis de mon siège et me précipite dans l'escalier. Je vois des flammes se propager entre 2 rangées de fauteuils et sous les fauteuils avec des gamins autour complètement dépassés par la connerie qu'ils venaient de faire. Ce qui fut drôle, c'est de les avoir vus me regarder comme le sauveur qui venait à leur secours. Rien de méchant mais j'ai bien mis 1 à 2 bonnes minutes à tout éteindre avec les pieds, en tirant les journaux qui étaient sous les fauteuils avec les mains. Je dois avouer que j'en ai un peu chié.
Je les engueulais en même temps car pas un seul n'est venu me filer un petit coup de main sous prétexte qu'ils n'avaient pas d'eau. Je ne leur en voulais pas, ils étaient affolés les gamins. Par contre, je voulais faire vite car tout est en plastique là dedans.
"M'aidez pas surtout !" leur disais-je.
"...Euuh... on en a jeté par la fenêtre déjà monsieur...."
Bref, une fois tout ça éteint, je me retourne et j'avais 20 paires d'yeux qui me regardaient. Et j'ai rien trouvé de mieux à faire que de leur passer un petit savon, tel le vieil adulte papa responsable, j'ai lancé la célèbrissime phrase : "Qui a fait ça ?"
Et là, comme le font tous les gosses du monde entier, j'ai entendu 40 000 phrases d'excuses de gosses affolés, en même temps, du genre :
"C'est pas moi monsieur, j'ai pas de briquet"
"C'est pas nous Monsieur !"
"Mais on a pas compris ... et puis alors..... et euuuuh..... et puis on a lancé par la fenêtre......"Et moi, serein et bien campé dans mes pompes, d'un ton de héros j'ai conclu par un : "Non mais vous êtes complètement malades ou quoi !!!?" et je suis redescendu à ma place.Tout le monde m'a regardé en héros, les gosses comme les adultes, putain c'était bon.