mardi 23 septembre 2008

L'aquagym


De : Jean-Pierre

Pour la 1ère fois de ma vie, j’ai participé à un cours d’aquagym et je dois avouer que ce fut une merveille. Tabatha m’a convié à une journée porte ouverte de son club de Gym, le « Moving » qu’on doit prononcer « Mouvinegue ».
C’est le genre d’environnement qui ne me plait guère (Martin), car je préfère faire du sport dans la nature avec mes amis plutôt que dans un milieu fermé ou ça sent la transpi et les anabolisants. Enfin bon, me dis-je, pourquoi ne pas aller y faire un tour, il y aura peut être des bonnes musclées au corps de Schwarzy…
Donc, à 10h00 je me pointe au moving de Corbeil avec Tabatha. Nous rentrons dans la salle de sport et là je me dis, c’est sûr, c’est pas cette année que je prendrai un abonnement et pour sûr la meuf de l’accueil n’est même pas bonne.
On m’indique les vestiaire Hommes, je jette un rapidement coup d’œil aux machines de tortures totalement désertées. Dans le vestiaire, il n’y a personne à part un jean marron suspendu au dessus d’une vieille paire de mocassins et un pull bleu marine en laine… Je flaire la jeunesse…
J’en file mon petit boxer Gris Tribord, je me regarde dans la glace : petit ventre, petite bite, je me suis habitué à ce profil et me sens à l’aise près à affronter les sirènes aquatiques.
Je rentre dans l’eau chaude, la piscine est petite (20m X 10m) et d’une profondeur maximum de 1m50… Je suis surpris par l’étroitesse de cette piscine et interroge ma bien-aimée qui m’explique que la dernière fois qu’ils ont fait de l’aquagym dans une piscine olympique, il y a eu 6 noyées.
10h15, la cloche sonne, un défilé de thons en maillot de bain s’avance en direction de la piscine, telles les nageuses de natation synchronisée. Elles retirent leurs prothèses et autres minerves et s’élancent dans l’eau avec une énergie débordante comme la piscine.
Le bassin bouillonnant calme leurs douleurs articulaires. Je contemple ce spectacle et attend avec impatience la venue de la prof, certainement une Pamela Anderson en maillot rouge échancré. Nous sommes serrées comme des sardines, une mémé a confondu son bonnet de bain avec celui de nuit. Sa voisine, lui explique dans le sonotone sa méprise, elle se débat dans l’eau pour rejoindre les escaliers (A quand les escalators aquatiques me dis-je ?)… elle est sur la première marche, le hareng sort… (C’est pas mauvais avec de la crème fraîche et des haricots blancs, bien qu’un peu trop salé à mon goût).
Je fais rapidement des statistiques et me rend compte que la moyenne d’âge doit être autour des 68 ans et 3 mois. Quand au poids moyen, pas loin des 90 kg. Dans les deux cas, Tabatha et moi moyennons à la baisse… Nous sommes jeunes, beaux et minces… tels des Acanthurus lineatus, nous nous déplaçons avec agilité et légèreté dans cet environnement qui nous sied à merveille.
La prof arrive, Tabatha me dit : « Tiens, elle est déjà revenue celle là ? Elle vient d’accoucher ». Effectivement, sous sa petite jupette, j’aperçois des cuisses gorgées de cellulites et son t-shirt moulant fait ressortir son petit ventre… Aurait-elle accouché d’un Dauphin ?… Enfin bon, elle n’est pas vilaine et dans quelques mois ses rondeurs auront disparu.
J’observe mes confrères et consœurs encore une fois avant d’entamer les exercices submarins… Pour moi, la piscine est un lieu de fantasmes, j’adore nager derrière les jeunes filles qui font la brasse, je m’imagine en train de prendre ma douche avec une jolie sirène nue en nous caressant la queue, me retrouver nue dans le vestiaire des filles avec mon concombre des mers dans les mains… et là autour de moi, un ballet de baleines, des baleines à bosse, des baleines bleues et même une qui sortait du l’eau (oh la bonne blague), elle était jolie, je l’ai surnommée la belle Uga.
J’aperçois au fond, un spécimen rare de cétacés, avec deux énormes flotteurs à la place de la poitrine qui lui permettent de rester à la surface malgré le leste qu’elle a au derrière… Incroyable, manquerait plus qu’il y ait des lépreux dans cette piscine…
Bon revenons en aux faits, le cours commence, je me prends pour un Dieu, les mouvements ne me provoquent aucune douleur, c’est d’une simplicité ahurissante… Je me crois bon, la prof me jette des regards complices qui veulent certainement dire : « Continue comme ça et tu viendras te fatiguer avec moi dans le Hammam »…
Je regarde autour de moi et personne n’a l’air de souffrir. « Bah quoi les vieux, c’est pas dur pour vous ? »… Je continue, je mets plus d’entrain, et la première crampe apparaît, je m’essouffle, je titube, je bois une première tasse, je ne sais plus où je suis, je panique, je m’agrippe à une bâche qui s’avérera être le maillot de bain de mamie nova… Au secours Flipper, vient m’aider, je ne vois plus rien, je suis entraîné dans un tourbillon, la fin est proche, ma main trouve une perche, je la saisie, je la tiens fermement. Et dans un dernier effort tire dessus…Je sors la tête de l’eau, j’avale une bouffée d’air pur, quel délice, on me porte, me sort de l’eau, je suis sauvé… J’ai honte, mais je ne suis pas le seul à souffrir, je vois André qui se tient le bas ventre, lui aussi, Il en a chié… Il me regarde et me dit « Hé le jeune, t’as pris ma bite pour une perche, ça fait un mal de chien ». Oups, je m’éclipse…l’aquagym c’est pas pour moi.

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